Dépression et médicament
Il est grand temps de dire haut et fort que la psychanalyse est par excellence la psychothérapie de ce qu’on appelle « dépression ». Contre toute complaisance envers des accompagnements trop longs comme contre toute panique déguisée en impatience thérapeutique, nous pouvons donner au traitement le temps nécessaire à l’écoute de l’inconscient tout en nous montrant attentifs aux changements dans la vie du patient. Lorsqu’elle a lieu, ne faut-il pas écouter l’effet de prise de médicament comme on écoute les effets de l’inconscient, entendre les sensations internes de transformation attribuées par le patient au médicament comme des remises en mouvement des auto-érotismes pouvant échapper à la pente de la destructivité et de la déliaison ?
Ce dossier présente un point de vue résolument psychanalytique de la dépression qui invite à réfléchir sur ses bienfaits mais également sur les états intérieurs engendrés par une prise de médicaments psychotropes.