Si la psychiatrie veut redevenir une pratique à visage humain en accueillant tous ceux qui en ont besoin, notamment les pathologies les plus graves, elle se doit de prendre en compte les nécessités institutionnelles.
Position du problème
Nous traversons une période de déconstruction de la psychiatrie, et notamment de la pédopsychiatrie, qui met à mal l’ensemble du dispositif de psychiatrie publique ; celui-ci, de ce fait, ne peut accueillir et soigner tous les patients qui en ont tellement besoin. Pourtant il avait bénéficié pendant quelques décennies de l’invention géniale de la psychiatrie de secteur (Delion et al., 2019) pensée par nos aînés pendant et au sortir de la deuxième guerre mondiale, en appui sur la méthode de la psychothérapie institutionnelle. Une approche biopsychosociale était communément admise à cette époque et si les points de vue pouvaient être fermement opposés, ils n’allaient pas jusqu’à un désir farouche d’extinction de ceux de l’adversaire. Désormais, la génétique et les neurosciences tiennent le haut du pavé et militent résolument en faveur de la disparition de toute psychopathologie transférentielle, jugée obsolète par ceux-là mêmes qui se réfèrent aux seules « sciences dures » et Evidence Based Medicine compatibles. Parmi ces oubliés des politiques publiques, les patients présentant des pathologies archaïques sont les premiers concernés par ces excès car ils ont absolument besoin de moyens spécifiques pour les accompagner, et plus précisément d’équipes soignantes pluridisciplinaires en lien avec toutes les autres composantes dont a besoin un patient qui présente une telle pathologie. La définition de la clinique institutionnelle tient à la nécessité d’être plusieurs pour soigner un patient atteint d’une pathologie archaïque.
Angoisses et pathologies archaïques
Employer désormais ce terme…
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