Les origines
La profession de psychomotricien n’aurait pas existé sans la rencontre de deux êtres exceptionnels, dans le contexte social et culturel de l’immédiat après-guerre en France, à l’hôpital Henri Rousselle à Paris dans lequel est inséré un des premiers services de consultation de neuropsychiatrie infantile. Pierre Mâle y a assuré avant la guerre les premières consultations, après Georges Heuyer et Henri Wallon. Il s’intéresse au développement relationnel et de la vie affective de l’enfant dans une période où la neuropsychiatrie infantile se limite encore à « l’enfant arriéré », à la « débilité mentale », à l’« épilepsie », aux « troubles du caractère » et à la « délinquance ».
En 1948, Pierre Male sollicite Julian de Ajuriaguerra, professeur agrégé de neuropsychiatrie, pour constituer une équipe pluridisciplinaire de recherche en psychologie et en psychopathologie de l’enfant, car les travaux de Baldwin, Preyer, Claparède, Wallon et Piaget sur le développement affectif et cognitif de l’enfant, les relations entre l’acte et la pensée lui apportent une nouvelle façon de concevoir les soins. La psychologie développementale le conduit vers une neurologie plus fonctionnelle que lésionnelle en lien avec la vie affective et relationnelle.
Le centre de guidance infantile va développer la recherche clinique autour des limites entre le normal et le pathologique, des troubles instrumentaux qui touchent à la pathologie du langage et de la motricité ou encore des troubles réactionnels liés à des situations familiales ou sociales complexes, voire pathogènes et à leurs répercussions sur les troubles des apprentissages.
Du point de vue de la Santé publique, c’est dans ce contexte de recherche, d’innovation et d’humanisation des soins en psychiatrie que vont s’élaborer conjointement les recherches fondamentales en psychologie du développement, en…
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