Après avoir annoncé -dans les années quatre-vingt- sa prochaine disparition, voilà que les medias rivalisent aujourd’hui pour mettre la psychanalyse à la une ! Elle serait donc de partout -dans la médecine comme dans la politique, dans les moindres recherches des sciences de l’homme et jusque dans les sciences de la vie. Peut-être est-ce même cela, sa disparition. à vrai dire, les grandes controverses n’intéressent plus guère. S’agit-il de trancher entre les neurosciences et la psychanalyse ou encore sur les capacités de la génétique à faire reculer l’obscurantisme d’une science de l’inconscient ? Il est très vraisemblable que nombre de débats sont désormais dépassés. Ils auront duré le temps d’un feu de paille. Il n’en reste déjà plus grand-chose.
Mais la question actuelle est bien plutôt celle qui porte à constater l’immense travail qui s’est fait et les progrès qui se sont accomplis dans la pratique de la psychanalyse, tout au cours des décennies passées, et alors que les ténors avaient quitté la scène. Souvent peu diffusés, les travaux des jeunes psychanalystes psychothérapeutes témoigneraient à souhait qu’il n’est guère de terrains restés hors de leur intérêt. C’est dans des groupes restreints et dans de petites équipes que se fait aujourd’hui le travail le plus sérieux et le plus fécond. Les champs se reconfigurent autour d’objets reconstruits : la psychanalyse y trouve les conditions de son exercice spécialisé.
Nous commençons à nous éloigner enfin des discussions devenues lassantes : le plaisir de la recherche dans la psychanalyse emprunte déjà des voies plus modestes, mais infiniment plus sûres pour son développement.