La fin du « Désert des Tartares »
Éditorial

La fin du « Désert des Tartares »

Vous vous souvenez, qu’à la fin du texte de Dino Buzzati, Le désert des Tartares, cet officier qui a rêvé de combats, part à la retraite et un nuage de sable dans le désert lui annonce le conflit dont il aura râté le rendez-vous.

Tous les lieux de consultations de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent nous confirment actuellement une augmentation des demandes. Parfois, les délais trop longs font disparaître ces nouveaux consultants dont certains ont été améliorés par la simple prise de rendez-vous. Cet afflux est le plus souvent le fait d’une démarche parentale. Si l’école reste le plus gros pourvoyeur, les parents sont maintenant à égalité dans la démarche de consultation; en plus petit nombre, les enfants sont adressés par les généralistes, un peu moins par les pédiatres et puis, par les juges.

Activité saisonnière, la pédopsychiatrie suit le rythme de l’éducation nationale. Observez donc votre file active de juillet-août et vérifiez le tamisage fréquent laissant les cas les plus graves pour cette période de l’année. Il est bien loin le temps où l’on attendait la demande comme chez Dino Buzzati, les tartares du désert. D’autres modifications sont aussi perceptibles, dans ces nouvelles demandes. Les pères sont présents très souvent, les téléphones portables aussi, en consultations. Et pour l’ethnopsychiatrie, le patient est accompagné par les voisines, les commères et les marabouts. Quelle chance de vivre une activité clinique toujours en évolution et changements !

Alors à bas l’attitude d’attente de la demande et vive les nouvelles stratégies d’empathie et de convivialité.