La personnalité borderline (ou état-limite) a constitué un diagnostic privilégié à la fin du XXe siècle, dépassé aujourd’hui par celui de la personnalité dite « bipolaire ».
Lorsqu’on se penche sur le boom du diagnostic « limite » dans la population clinique, on se rend compte que beaucoup de ces individus étaient en fait des hystériques. À l’époque, psychiatres et thérapeutes avaient désexualisé leurs analysants et, à la place du désir contrarié, ils y voyaient un Moi brisé.
Cela dit, la personnalité existe bel et bien et offre un tableau clinique assez marqué dont voici quelques éléments.
La douleur psychique
Le borderline est une personne en proie à une douleur psychique persistante. Contrairement à celle de l’hystérique, sa souffrance n’apporte aucun bénéfice secondaire, et pourtant, à l’opposé du narcissique, le borderline ne s’emploie pas à rejeter ses tourments. En fait, il semble même les chercher.
Et puisque la personne borderline a besoin d’un autre à qui attribuer ses peines, on la retrouve souvent engagée dans une relation à long terme extrêmement conflictuelle et tendue. Chaque jour lui apporte son lot de douleur. Aux yeux de l’analyste, toutefois, cet « autre », que le borderline accuse avec insistance d’être à l’origine de son malheur, semble, au bout d’un certain temps, ne plus pouvoir être distingué de l’objet interne évocateur de la douleur.
Tout se passe comme si le borderline était poussé à choisir, parmi les faits et les choses de la vie, les objets psychiques capables de susciter l’angoisse extrême, la désorganisation profonde, les dépressions déchirantes, les colères sans fin. Ce cocktail — mélange d’affects et de représentations…