Depuis sa première description dans la thèse de Charles Boulanger (1892) « Contribution à l’étude de l’instabilité mentale », la clinique de l’enfant agité et distrait s’est peu à peu affinée au travers les travaux d’auteurs comme Désiré Magloire Bourneville (1905) ou Judvica Abramson (1940). Le fameux sigle TDAH, ou ADHD en anglais, fait son apparition en 1987 dans le DSM-III-R, mais l’association entre troubles attentionnels et instabilité motrice avait été établie depuis les premières descriptions du xixe siècle.
Les liens entre les deux entités faisant du trouble attentionnel le primum movens du TDAH, ont été publiés depuis 1972 par Virginia Isabel Douglas. Les effets positifs du premier traitement par amphétamine, de la benzédrine, avaient été publiés par Charles Bradley en 1937 dans l’American Journal of Psychiatry. Il avait fait le rapprochement entre les symptômes des enfants présentant des séquelles de l’encéphalite épidémique que les neurologues traitaient aux psychostimulants, et les enfants agités qui n’avaient pas été infectés par l’encéphalite et qui ont été améliorés par le même produit. De cet usage médicamenteux est issue l’idée qui a perduré près de vingt ans aux États-Unis que le trouble était neurologique (minimal brain injury) avant qu’on le considère comme sans étiologie (minimal brain disorder), puis, que les versions successives du DSM arrivent à la formalisation du TDAH.
Le diagnostic de TDAH fait encore polémique de nos jours en France tant d’un point de vue diagnostique que du point de vue de la prise en charge et de l’accompagnement que requièrent les enfants et adolescents porteurs de ce trouble (Welniarz, 2011). En témoigne la polémique autour du podcast de Caroline Goldman¹ qui stigmatise une suspicion de sur-diagnostic du TDAH en France comme cela a été le cas en Amérique du Nord. Mais de façon manichéenne cette position…
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