Introduction
La supervision par des psychanalystes jalonne le parcours de différents professionnels qui travaillent dans des institutions soignantes, éducatives ou médico-sociales ou en libéral. Ces professionnels sont le plus souvent psychologues cliniciens ou psychiatres et peuvent, ou non, exercer des fonctions de psychothérapeutes d’adultes ou d’enfants. Dans le langage courant, on parle de « supervision » sans plus de précisions, ce qui risque, à mon sens, d’engendrer des confusions quant aux buts poursuivis. Entre les supervisions pour les cliniciens – souvent psychologues ou psychiatres – qui souhaitent réfléchir à leur pratique clinique et celles qui occupent les psychothérapeutes ou les analystes en formation qui mènent des cures analytiques de divan dites « supervisées », l’écart est important. Il convient donc de distinguer la « supervision de la pratique clinique » (Castro, 2009) de la supervision dans le cadre de la formation des psychanalystes qui a pour préalable l’analyse personnelle dite « de divan ». La supervision de la pratique clinique s’adresse le plus souvent à des cliniciens dont le but n’est pas nécessairement de se former à l’exercice de la psychanalyse ni de la psychothérapie mais, selon leurs propres termes « de parler de leurs patients ou de leur pratique clinique », ce qui revient à rechercher un lieu d’élaboration de celle-ci. À cet égard, la supervision de la pratique clinique pourrait se rapprocher de ce que Michael Balint proposait dans les groupes dits « groupes Balint » dès le début du xxe siècle. J’ajoute que les cliniciens qui s’adressent à un analyste pour une supervision de leur pratique viennent chercher une écoute spécifique, soutenue par des connaissances métapsychologiques et par une pratique de la dynamique transféro-contre-transférentielle.
Je présenterai ici quelques réflexions issues de la pratique de la supervision clinique de psychologues ou psychiatres dont certains débutent…
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