« La psychanalyse a le pouvoir de relancer la création au lieu de la tarir »
Entretien

« La psychanalyse a le pouvoir de relancer la création au lieu de la tarir »

Dans cet entretien dense, Sylvie Le Poulichet revient sur son parcours intellectuel, à la croisée de la clinique, la recherche et l’enseignement.

Dominique Mazéas : Est-ce que vous pourriez nous parler de votre formation et d’éléments de l’histoire qui ont pu marquer votre style personnel ?

Il se trouve que je ne suis pas issue d’un milieu bourgeois mais plutôt d’une famille engagée dans l’action sociale et politique et je crois que le fait que mon père ait été un résistant durant la seconde guerre mondiale a beaucoup marqué mes choix, et notamment ma position critique face aux rapports de pouvoir et aux enjeux narcissiques dans les institutions. Concernant ma formation, j’ai eu la chance de recevoir l’enseignement d’une excellente professeure de philosophie en classe de Terminale qui m’a fait découvrir des auteurs tels que Nietzsche, Deleuze et Lyotard, mais aussi de nombreux aspects de la psychanalyse. Il faut dire qu’il y avait, au cours des années 1970, une véritable effervescence intellectuelle qui intégrait pleinement l’apport psychanalytique.

Cependant, je n’ai pas voulu préparer l’agrégation de philosophie parce que je souhaitais d’emblée articuler les théories à l’expérience clinique. En 1976, j’ai donc choisi de réaliser mon cursus universitaire à l’UFR de « Sciences Humaines Cliniques », à l’Université Paris VII, là où J. Laplanche avait fondé le Laboratoire de psychanalyse. J’ai alors été très marquée par l’ enseignement de Pierre Fédida et je me suis inscrite en doctorat sous sa direction en 1981. Sa pensée était particulièrement stimulante et originale, à la fois théoriquement très exigeante, ouverte à la phénoménologie mais aussi poétiquement inspirée.…

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