Je suis d’autant plus heureux d’avoir eu l’occasion de coordonner avec Kevin Hiridjee ce dossier consacré à l’identité de genre, à la transidentité et aux transitions que l’Institut Contemporain de l’Enfance que j’ai fondé a été conçu comme un espace pour penser le soin psychique (« to cure ») et le prendre-soin (« to care ») des bébés, des enfants et des adolescents en référence clairement affichée à la psychanalyse, à la psychopathologie et à la pédagogie et ceci avec des ouvertures sur le monde des arts et de la culture, du fait de la dialectique passionnante qui existe entre la créativité thérapeutique et la créativité artistique.
De ce fait, tout ce qui se passe aujourd’hui autour de la transidentité et des demandes de plus en plus nombreuses et de plus en plus précoces de changement d’identité de genre m’intéresse au plus haut point et m’incite à approfondir encore et toujours ma réflexion sur la dynamique de la construction de l’identité.
En dépit des simplifications médiatiques fréquentes, nous avons souhaité que ce dossier puisse respecter une certaine dimension de complexité quant à la problématique de l’identité de genre (si ce n’est de l’identité en général) sans qu’il s’agisse le moins du monde d’érotiser la complexité… pour le seul plaisir de la complexité !
Du fait de mon expérience professionnelle pédopsychiatrique et psychanalytique, je ne peux en effet m’empêcher de penser que l’identité (fut-elle de genre) ne se décide pas, mais qu’elle se construit progressivement, et ceci notamment dans le cadre des interactions précoces.
Se sentir attiré par les hommes et/ou par les femmes, quel que soit notre propre sexe… Se vivre au masculin ou au féminin au regard…