Malaise dans l’adolescence
Éditorial

Malaise dans l’adolescence

L’adolescence n’est pas une maladie même s’il arrive qu’elle soit en crise. Certains vont jusqu’à dire qu’elle n’existe pas, paradoxe remarquable, quand la question de la spécificité des troubles psychiques à l’adolescence divise les cliniciens. L’enfant merveilleux céderait la place à l’adolescent merveilleux que chacun porte en soi ? De l’idéal du « for ever young », à l’amoureux éternel, tant d’images sont plaquées sur cette phase de la vie, cependant si morose, si éprouvante à vivre pour l’adolescent.

L’adolescent est sous les feux de la rampe, il défraye ]a chronique. Il est perçu comme violent dangereux, car il est le lieu de toutes les convergences possibles : il la vit, il l’agit et il la subit. La violence c’est d’abord celle du corps et des éprouvés anxiogènes. L’adolescent est avant tout un ancien pervers polymorphe, mais repenti. La socialisation progressive de l’orage pulsionnel pubertaire le fait considérer comme menaçant par le socius. L’adolescence ne deviendrait plus une expérience subjective dont le cap est plus ou moins aisé à franchir, mais un fait de société, un témoin de notre temps ?

Face à une société en pleine mutation qui tente de faire croire à qui veut l’entendre que l’avenir est dans la communication et le bonheur dans la consommation, seul le retour à la clinique nous autorise à poser clairement les enjeux des problématiques adolescentes.