C’est un beau livre de psychiatre psychanalyste avec une préface historique de Jean Garrabé et une post-face de Pierre Delion de sorte que l’auteur se trouve doublement parrainé. La notion de schizophrénie est reprise entre l’extension qui en fait l’équivalent de l’ensemble de la psychiatrie des psychoses et la conception restreinte qui en fait la plus grave des variétés de psychoses parmi d’autres - psychose maniaco-dépressive, psychoses passionnelles, paraphrénie. La dissociation qui caractérise la vie psychique du schizophrène peut varier dans le temps et suivant l’environnement et elle peut disparaître.
La première partie traite des formalisations théorico-cliniques de la schizophrénie. Dans le chapitre consacré à Freud et Bleuler, Bleuler accepte l’interpré-tation freudienne des rêves mais refuse l’étiologie sexuelle des troubles mentaux tandis que Freud fuit les psychotiques. Un résumé pertinent des conceptions de la schizophrénie permet à l’étudiant de retourner vers les principaux auteurs. Un regret : ne pas avoir donné la date de la première édition d’une pensée avant la date de la réédition disponible. C. Chaperot reprend les trois étapes de la nosographie freu-dienne : l’étape où les psychoses font partie des psychonévroses de défense ; l’étape où elles font partie des névroses narcissiques ; la dernière étape où la P.M.D. (Psychose Maniaco-Dépressive) reste la seule névrose narcissique et où les psychoses sont la paranoïa et la démence précoce. Il y a perte de la réalité extérieure frustrante dans la psychose et apparition du délire comme compensation. Il y a les prémisses chez Freud d’une troisième topique fondée sur le clivage et le déni. C. Chaperot en voit le développement dans la théorie et la méthode de Gisela Pankow aidant à la restructuration de symboles défaits et à la structuration de ceux jamais advenus. Le transfert de travail des…