« La prochaine fois qu’on croira que les hystériques ont disparu, assurons-nous bien que personne ne nous appelle pour nous demander de l’aide. », C. Bollas.
Le psychanalyste a-t-il encore quelque chose à dire de l’hystérie en ce début de XXIe siècle ? Et l’hystérique, qu’a-t-il donc à adresser à son contemporain ? Dans son ouvrage paru à Londres en 2000, Hysteria, Christopher Bollas propose une lecture renouvelée de l’hystérie, tout en maintenant des appuis théoriques au plus près des fondements freudiens. Psychanalyste américain formé au sein de la British Psychoanalytical Society de Londres, Bollas a produit une œuvre importante dont voici désormais le troisième livre accessible en langue française. Les deux premiers sont Les Forces de la destinée (trad. A. Weill, Calmann-Lévy, 1989, trad. fr. 1996), Le Moment freudien, (trad. A. de Staal, Ithaque, 2007, trad. fr. 2011). Ses théorisations s’appuient sur une lecture rigoureuse de l’œuvre freudienne, enrichie, entre autres, par les apports de D.W. Winnicott et de W.R. Bion.
Au croisement des cultures américaines et européennes, émerge sous sa plume une pensée vivifiante, inédite pour le clinicien francophone.
Cent ans après les tableaux cliniques dressés par Freud et Breuer, l’hystérie ici dépeinte s’offre sous un nouveau jour. Tant masculine que féminine, ses acteurs nous semblent familiers, présentant des traits proches des troubles limites ou des pathologies narcissiques. Le lecteur se surprend ainsi à s’interroger sur ses propres patients, pour lesquels il n’aurait pas forcément envisagé jusqu’alors un éventuel fonctionnement sur un registre hystérique. Bollas dresse en effet un portrait assez ouvert de l’hystérie, concevant cette notion non pas seulement comme une pathologie en bonne et due
forme, mais surtout selon une modalité d’aménagement du fonctionnement psychique - un « caractère hystérique » -, dans…