Gérard Pirlot consacre son dernier livre à revisiter la vie et l’œuvre du philosophe René Descartes à partir de trois songes que fit à vingt-trois ans le jeune mathématicien alors qu’il séjournait en Bavière en tant que soldat. Fidèle à l’esprit freudien et à celui de la société psychologique du mercredi qui s’appliquait à confronter les arts, la mythologie, la littérature, le théâtre, la poésie à la pensée analytique, Gérard Pirlot redore ici le blason de la psychanalyse appliquée à une œuvre, méthode si décriée en France. Et pourtant… L’œuvre freudienne témoigne de ce goût constant pour puiser dans les œuvres littéraires (Jensen, Shakespeare, Hoffmann) ou artistiques (de Vinci, Michel-Ange…) des modèles très féconds pour repenser la psychanalyse. Gérard Pirlot prend le relais pour déchiffrer à partir d’éléments biographiques comment s’est construite l’œuvre de René Descartes.
Dans la première partie, Gérard Pirlot donne à découvrir le cheminement de vie de Descartes et le contexte (naissance, contexte familial, conditions de mort de sa mère le rendant orphelin très tôt, déplacements de lieux, rencontres, environnement social, événements de vie) au sein duquel sont nés ses principaux concepts (le cogito, le malin génie, le doute, etc.). On y revit ses années d’études à Paris, avant qu’il ne s’engage en tant que soldat volontaire à Breda (ville du Brabant appartenant aux Provinces Unies, affiliée aux Princes d’Orange, alliés de la France lors de la guerre de trente ans) où il rencontre en 1618 le mathématicien, physicien, médecin, philosophe, Isaac Beeckmann. Avec lui, sa pensée va dialoguer et s’ouvrir et s’enrichir ; Descartes va commencer à mathématiser la physique, la géométrie jusqu’à la physiologie : « Se met en place à partir de ce moment une amitié, entrecoupée de brouilles, qui dura jusqu’à 1630. C’est la convergence d’intérêt pour…