Lorsque même les étoiles s’éteignent, il y a encore, pour la psychanalyse, et pour les psychanalystes, une indéniable « valeur de la dépression » (Winnicott), dont on pourrait même se surprendre à considérer sous un certain jour les « bienfaits » (Fédida).
C’est en exploitant cette idée forte que Mickaël Benyamin nous propose, sur le chemin qui va du « mal-être à la vie » selon le sous-titre de son ouvrage, une nouvelle exploration psychopathologique de la problématique dépressive – sous le triple regard du point de vue psychiatrique (première partie), du point de vue psychanalytique (deuxième partie), et du point de vue thérapeutique (troisième partie).
La première partie de l’ouvrage, dans l’ensemble toujours très pédagogique, constitue une introduction utile pour les étudiants en psychologie concernant l’abord psychiatrique des états dépressifs. Y est évoqué l’ensemble des problématiques épineuses relatives à la situation nosographique complexe de la dépression – ou plutôt des dépressions, pour autant qu’une pluralité de formes doit être reconnue et distinguée dans la pratique clinique. C’est ainsi, aux frontières internes de la dépression, toute une typologie clinique utile qui est rappelée pour démarquer le « trouble dépressif majeur » de l’« épisode dépressif majeur » se rencontrant dans l’évolution d’un trouble bipolaire, et des formes concurrentes et plus chroniques du « trouble dépressif récurrent » ou du « trouble dysthymique ». On regrettera seulement que l’ouvrage s’en tienne, sur ce point, à une nomenclature abandonnée depuis la publication de la cinquième édition du DSM en 2013, depuis laquelle on parle plus volontiers d’épisode dépressif caractérisé (sans doute parce que, faut-il le préciser, la « caractérisation » de l’épisode ne va habituellement pas de soi).
Au-delà des subdivisions cliniques, l’ouvrage rappelle et décrit le noyau unificateur qui fournit à tout tableau dépressif son sceau…
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