Dans ce nouvel ouvrage, Alberto Eiguer poursuit son exploration des tourments de la relation humaine, à travers la haine, tant sous des aspects intrapsychiques, que ceux qui concernent le lien.
Il nous a habitués à cette approche à la fois individuelle et groupale. Le thème de la haine s’y prête, traité comme un sujet transversal qu’il explore dans la dynamique intérieure des individus et aussi dans son tissage relationnel. Pourquoi et comment un individu peut-il en venir à se haïr au point de porter atteinte à son corps ou à ce qui fait son identité ? Pourquoi attribuer autant d’importance au regard d’autrui sur soi-même et se laisser atteindre par la haine d’autrui ? Voilà les questions essentielles qui traversent le livre.
Dans l’amour comme dans la haine, on existe d’abord parce qu’on est investi par l’autre, puis parce qu’on s’aime ; on est d’abord haï par l’autre, puis on se hait soi-même. C’est dans un lien que se construit le regard qu’on se porte à soi-même. Le regard de l’autre, le fait que l’autre nous reconnait, nous permet d’abord d’accéder à la conscience d’exister. Ce point sert de clé de voute et rejoint d’autres ouvrages d’Alberto Eiguer, notamment Jamais moi sans toi en 2008 et Le tiers en 2013. L’auteur nous rappelle que notre identité repose sur le fantasme parental de l’enfant parfait. La haine de soi pourrait naitre dans les premiers liens à l’intérieur de la famille, les liens aux parents qui posent les premiers regards sur l’enfant : « le sujet s’identifie par mimétisme à celui qui le rejette en attaquant son moi ». La famille peut contribuer à la stigmatisation, elle le fait souvent, en transmettant des stigmates déjà subis. Eiguer parle de stigmate transgénérationnel, qui se transmet par héritage.…
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