L’Association Schibboleth-Actualité de Freud existe maintenant depuis une dizaine d’années. Outre des congrès, colloques, séminaires… l’Association publie régulièrement des ouvrages d’une grande richesse et d’une grande ouverture, faisant état de ses travaux. Cette dernière publication, La transmission en question(s), participe de la même lecture critique du monde qui nous entoure en proposant à des spécialistes de différentes disciplines et épistémologies de réinterroger la question de la transmission. Michel Gad Wolkowicz, Président de Schibboleth et directeur de l’ouvrage, soutient un processus de pensée transdisciplinaire qu’il faut entendre comme un véritable débat. Débat notamment autour des traces et de leur effacement, mais aussi du travail de mémoire tellement actuel et essentiel.
Michel Gad Wolkowicz souligne comment les psychanalystes ont longtemps refusé d’aborder la Shoah. Il évoque son émotion lorsqu’au Congrès de Hambourg de l’IPA en 1979, Janine Chasseguet-Smirgel avait interpellé très fermement les analystes ayant passé l’horreur sous silence. C’est sous un angle différent, mais de mon point de vue complémentaire, que Laurence Kahn travaille la question du nazisme et de la psychanalyse. Certains chapitres comme ceux de Pascal Bruckner, de Frédéric Encel peuvent être rapprochés. La transmission n’est pas une notion flottante mais elle renvoie à un ancrage, à une appartenance et à une histoire qui s’écrit au présent et qui articule en même temps l’actuel et l’historicisation. A contrario de cette « transmission comme processus, de l’entre-deux, en creux, qui échappe, qui ouvre à l’indéfini de la pensée, au champ de la métaphore, du transfert, à l’inconnu, selon Michel Gad Wolkowicz que je cite, « transmission de la transmission », « la transmission de la haine, (tentant de dissoudre une honte sous-jacente) équivaut, au travers l’envie, le mimétisme, la projection et le fantasme de substitution, à la haine de la transmission ». Le texte de Philippe Val « L’Europe…