Depuis des années, Bernard Golse milite en faveur d’une clinique humaniste de la première enfance. Hier à la tête d’un service de psychiatrie infantile à Necker, aujourd’hui, capitaine de L’Institut contemporain de l’enfance (www.icenfance.org), il défend avec talent et enthousiasme une pratique et une recherche cliniques qui permettent à la psychopathologie psychanalytique héritée de Diatkine, Soulé et Lebovici de rester vivante et audacieuse.
Dans ce nouvel ouvrage, il poursuit un fil rouge qui l’accompagne depuis de nombreuses publications mais qui est cette fois mis en exergue : la psychanalyse reste aujourd’hui vivante et créative grâce à son engagement dans des défis cliniques innovants.
Successivement dans l’histoire du soin psychique, la clinique des psychoses, des enfants, des adolescents, des états limites, des personnes âgées, des personnes malades, handicapées, des groupes et des institutions… ont donné à la psychanalyse la double opportunité de s’enrichir théoriquement et de créer des dispositifs thérapeutiques originaux. Plus encore, les tensions et les débats initiés par ces défis cliniques sont pour la psychanalyse des sources d’émancipation de ses propres apories.
Dans ce contexte, la thèse majeure de l’ouvrage de Bernard Golse est de plaider en faveur d’une hypothèse forte : la clinique psychanalytique du bébé constitue depuis plusieurs décennies un véritable paradigme de cette double opportunité.
C’est ce qu’a déjà montré Bernard Golse dans des ouvrages scientifiques précédents (1999, 2006, 2019, 2020) et qu’il reprend de manière très didactique au début de cet ouvrage dans « une petite histoire » des idées puis dans des « prolégomènes ». Connaissant bien ces écrits, je veux saluer ici l’effort de synthèse et de clarification que l’auteur réussit dans ces pages où l’on retrouve bien son talent d’enseignant du…
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