L’écriture du psychanalyste est un ouvrage dirigé par J.-F. Chiantaretto, C. Matha et F. Neau dont l’édition prolonge le colloque éponyme qui s’est tenu au Centre culturel international de Cerisy-la-Salle, en juillet 2016. Ce projet poursuit et prolonge une réflexion menée depuis plus de vingt ans maintenant, qui a donné lieu à de nombreux ouvrages, colloques et séminaires sur le thème
« psychanalyse et écriture ».
Cet ouvrage peut être lu selon la formule de Winnicott par « qui-conque en état de marcher » ! Il est une invite à entrer dans l’intimité du cabinet de travail de psychanalystes, d’écrivains, de traducteurs, d’anthropologues ou d’essayistes, les auteurs de cet ouvrage étant l’un ou l’autre, ou parfois l’un et l’autre. Ils nous convient à leur table d’écriture, un divan est souvent là, pas très loin… Ils en ont tous laissé la porte ouverte, à l’instar de
J. Rousseau-Dujardin, pour nous permettre de nous pencher par-dessus leur épaule, les lire et partager leur expérience de psychanalystes, de la psychanalyse et de ses écritures. Expérience modelée par les multiples voies de l’affectation transférentielle dans, par et sur l’écriture, tant l’affect commande « toute prise de parole » (J. -C. Rolland) et fait naître en chacun la « conscience à son destin d’homme » (P. Autréaux).
Car c’est dans le transfert, ou plus justement dans les transferts, que se terre cette force qui pousse à l’énonciation s’opposant à l’amnésie pour en déjouer les courants contraires, un destin ordonné par l’impérialisme du refoulement qu’il soit à l’échelle individuelle ou collective. Je reprendrais ici volontiers les mots utilisés, en d’autres lieux et au sujet de la littérature, par Antoine Compagnon, pour énoncer une question qui traverse ce livre : l’écriture du psychanalyste, un
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