L’avant-propos le pose d’emblée, ce livre n’est pas un mini-dictionnaire ni un vocabulaire de la psychanalyse freudienne, ouvrages existant déjà sous bien des formes, avec pour ancêtre premier et commun, « jamais égalé », le Vocabulaire de la psychanalyse, de J. Laplanche et J.-B. Pontalis, dont Les 100 mots de la psychanalyse, de Jacques André, constituait une déclinaison dans la collection « Que sais-je » (2009). À travers un choix personnel de 100 mots, c’est bien davantage à un plongeon dans la langue de l’homme Freud que nous invite ici le psychanalyste. La préposition « de » du titre ne se réfère plus à une discipline, comme il est le plus souvent d’usage dans la collection, mais à un individu, privilège rare dans cette série que Freud partage avec Proust, Verlaine, Baudelaire et Rimbaud… C’est dire le statut de cette langue, que le lecteur français aborde par la traduction, ce que n’esquive nullement J. André en revenant régulièrement aux mots originels allemands et à leur résonance pour les germanophones (Inquiétante étrangeté, Sehnsucht, pour n’en citer que deux). Car cette langue présente une double singularité : elle est à la fois et nécessairement une langue d’avant la psychanalyse, et les mots vont, au prix d’un travail de transformation — au sens du rêve — progressivement constituer le lexique de cette science nouvelle, et elle est aussi la langue propre de son inventeur, un homme lui-même construit par son histoire, sa culture et celles de son siècle, autant que déconstruit par son inconscient, autrement dit, une langue portée par un style, au sens très analytique du terme que lui a donné Victor Smirnoff, et qu’illustrent par exemple les entrées Acropole, Hamlet, Léonard de Vinci, Méphisto ou Œdipe. De plus, comme le souligne J. André et l’indique la liste des 100 mots retenus, il est impossible de…
Bloc-notes
Les 100 mots de Freud
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