André Sirota, né à Paris fin septembre 1941, est un anthropologue et psychosociologue de groupe. Professeur émérite de psychologie sociale clinique à l’Université Paris-Nanterre et auteur de nombreux articles et ouvrages sur les groupes, l’éducation et le travail de la pensée, il a été président de la Société française de psychothérapie psychanalytique de groupe de 2006 à 2014.
Dans ce nouvel opus, il nous livre un « paquet en souffrance ». Comme il est lourd ce colis…
André Sirota raconte comment il s’est « construit sur le pogrom de mars 1919 » (p. 13) à Jitomir en Ukraine. La guerre, déclenchée par Vladimir Poutine en février 2022, est sans doute pour quelque chose dans le réveil de la mémoire du malheur. Cependant, André Sirota s’était déjà rendu à Jitomir en 2013 afin de découvrir la maison de son père David/Douvid. David avait sept ans et demi lorsque revenant du Heder (école élémentaire traditionnelle juive), il raconte avoir découvert les corps de ses parents gisant après le grand pogrom de mars 1919. Jitomir est alors une importante ville ukrainienne de 100 000 habitants. 30 % sont juifs à l’époque, ils ne seront plus que 5 % en 2013. Jitomir est une ville ancienne stratégique par sa position sur le Tietierev, rivière qui se jette dans le Dniepr. Une vague de pogroms s’est produite dès la fin du xixe siècle. L’année 1905 est connue pour l’un d’entre eux. Sans doute ont-ils été plus ou moins suscités par le gouvernement du tsar qui trouvait un intérêt à attiser les tensions entre populations juives et chrétiennes, sans doute pour les détourner des motifs de mécontentement qu’elles pouvaient éprouver à l’égard de la domination russe. Au cours des siècles, la ville passe successivement des Tatars aux Lituaniens, des Polonais aux Russes, mais « Outre la beauté…
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