Claire De Vriendt-Goldman, pédopsychiatre et psychanalyste, a travaillé de nombreuses années en périnatalité, et est membre de la Société belge de psychanalyse, double ancrage dont témoignent ses publications, et plus particulièrement celle-ci : Lire le Nourrisson, où sa formation et sa pratique psychanalytique, son approche de l’observation des nouveau-nés grâce à la méthode de Brazelton, se répondent et s’enrichissent mutuellement. Ce petit livre nous ouvre sur des réflexions théoriques originales et partage avec le lecteur un regard clinique unique sur l’émergence des premiers liens entre les bébés et leurs parents.
Au milieu des années 1980, nous avons été quelques-unes, quelques-uns, à franchir l’Atlantique pour aller se former au Harvard Children’s Hospital de Boston et rencontrer Berry Brazelton et son équipe. Dès cette époque et au début des années 1990, Brazelton cherchait à fédérer autour de lui un groupe international de formateurs et de praticiens pour diffuser ce qui porte désormais son nom : l’échelle de Brazelton. Chacun·e venait avec son background personnel : neurologique, pédiatrique, pédopsychiatrique, psychanalytique ou psychologique, reflets de nos diverses insertions professionnelles. Examen, échelle, observation préventive ou thérapeutique, nous nous emparions de cet outil avec des objectifs différents, mais avec la même rigueur.
Notre point commun : la certitude qu’observer un nourrisson « par le détail » comme le dit joliment Claire De Vriendt-Goldman, a un effet de mobilisation de ses affects de vitalité dans l’ici et maintenant de la séquence et d’inscription des tout premiers liens parents-enfants. S’il existe bien entendu d’autres méthodes d’observation des nourrissons, notamment la méthode d’Esther Bick, elle souligne que l’originalité de l’observation grâce à l’échelle de Brazelton, et l’intérêt qu’elle suscite, consiste à proposer un « média clinique » qui vise à favoriser « la rencontre avec un bébé en particulier ainsi que les liens…
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