La somme dirigée par Johann Jung, Vincent Di Rocco est à situer dans une série d’ouvrages produits ces dernières années par le CRPPC (Centre de Recherche en Psychopathologie et Psychologie Clinique), laboratoire de recherche explorant le champ de la psychologie clinique psychanalytique. Des ouvrages ayant fait date comme le Manuel de psychopathologie générale de Roussillon et al. (2007), le Manuel des médiations thérapeutiques de Brun, Chouvier, Roussillon, (2019), ou plus récemment Le travail psychanalytique en institution, Manuel de cliniques institutionnelles de Jean-Pierre Pinel et de Georges Gaillard (2020). Il procède d’une même logique : revitaliser un certain nombre de concepts (ici, le contemporain, les dispositifs, les frontières de la symbolisation…) tout en proposant des déclinaisons cliniques basées sur des recherches à partir des pratiques.
Une exploration rigoureuse
Le livre s'organise entre une première partie composée de mouvements de théorisation portés par les enseignants-chercheurs, et de six autres parties déclinant des modélisations de dispositifs cliniques (le somatique, l’espace social, le carcéral-judiciaire, la psychiatrie, l’école, la crèche, etc.). Trente-deux chapitres, autant d’auteurs, quatre cent soixante-douze pages, dans lesquelles se mêlent enseignants-chercheurs, chercheurs as-sociés, et doctorants en fin de parcours, sa densité s’impose.
L’objectif s’annonce très pragmatique, ce qui le destine aussi bien aux psychologues en formation qu’aux professionnels : « apporter des outils et des points de repère précis pour construire, penser ou repenser ces modalités d’accompagnement et de prise en charge des sujets présentant des souffrances difficilement accessibles et/ou qui mettent à l’épreuve le travail clinique ». Et cet objectif est dûment rempli, le livre donnant à penser, donnant aussi envie de formaliser plus rigoureusement sa pratique. Se dégage des travaux une impression de grande cohérence, des textes organisés et didactiques ne tombant…