Il y a des centenaires qui passent inaperçus et, d’autres, qui donnent véritablement l’occasion de souligner la « vitalité » de ce qui est né il y a un siècle. C’est l’intention explicite des co-auteurs de cet ouvrage collectif qui démontrent combien le fameux texte freudien Un Enfant est battu (1919) reste pertinent cliniquement et théoriquement aujourd’hui pour explorer des débats contemporains en psychopathologie psychanalytique.
Le statut du fantasme est une source inépuisable de questionnements féconds. Quand le fantasme est associé à la violence humaine, le fantasme confine à l’énigme et menace de paralysie le sujet, le citoyen, le clinicien et le politique. Dans ce contexte, aujourd’hui très exacerbé, rappeler l’historicité du fantasme est un message freudien qui n’a pas pris une ride : la formulation inaugurale du fantasme dans la cure relève davantage, écrivait Freud, d’un « résultat terminal que d’une manifestation initiale ». Combien de consultations de l’enfant sont inaugurées par l’énonciation d’un fantasme dont l’historicisation va justement constituer la tache patiente et attentive du clinicien.
Cette historicisation du fantasme débouche naturellement dans cet ouvrage sur un autre constat judicieux et contemporain : ce qui mobilise le fantasme est indissociable de l’environnement culturel dans lequel il émerge. Dans ce creuset, l’exploration de Marion Haza-Péry des territoires numériques illustre parfaitement cet aspect. Elle montre combien la conquête et la préservation de l’intimité sont actuellement bouleversées chez les enfants/adolescents par cette immersion généralisée dans les réalités psychiques virtuelles.
En d’autres termes, l’étudiant en psychologie et en psychiatrie comme le psychanalyste aguerri trouveront un grand intérêt à la lecture de la remarquable étude des auteurs de cet ouvrage du fantasme chez Freud et de ses héritiers. Observons combien les âges de la vie de l’enfance et…
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