Paul Denis : Narcisse… et les autres
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Paul Denis : Narcisse… et les autres

En partant de la Conférence d’Introduction à la Psychanalyse de Paul Denis pour la Société de Psychanalyse de Paris, Sophie Martineau nous invite à parcourir des œuvres littéraires sur la trace de Narcisse… et ses autres !

Oscar Wilde disait que « s’aimer soi-même est le début d’une passion qui dure toute la vie ». Il est nécessaire en tout cas pour vivre de s’aimer soi-même pour aller à la rencontre de l’autre. 

Paul Denis définit le narcissisme comme un ensemble de modalités d’auto-investissement qui dessinent la façon d’entrer en lien avec les autres. Nous le savons, nous construisons notre appareil psychique grâce aux investissements d’objets, aux investissements amoureux. Narcisse et les autres c’est d’abord Narcisse et l’Autre, c’est-à-dire le rapport de l’amour de soi à l’amour de l’autre.

Le narcissisme infantile et ses traces

À partir du personnage balzacien, Lucien de Rubempré, dans les Illusions perdues, Paul Denis donne une illustration d’un héros dont le narcissisme sans limite le conduira à sa perte. Il sera ce Narcisse qui tombe dans le gouffre de son propre reflet. Lucien est adulé par sa mère et sa sœur et se met en quête de monter à Paris pour devenir un grand écrivain, fuguant avec sa maîtresse Madame de Bargeton. L’amour chez lui est « greffé sur l’orgueil », et ne s’accompagne d’aucun souci véritable de l’autre, le rendant inapte à donner autant qu’à recevoir. Lorsque ses amis lui prêtent une somme d’argent, il ne peut pas authentiquement la recevoir. Il décide alors, sans culpabilité aucune, d’épuiser les ressources de sa modeste famille pour rembourser ses amis, afin de nier ce don au plus vite, refusant toute dépendance comme toute dette. 

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