Pourquoi la « psychanalyse contemporaine » ?
Entretien

Pourquoi la « psychanalyse contemporaine » ?

Propos recueillis par Thierry de Rochegonde 

Carnet Psy : Avant d’en venir à votre travail actuel sur les « états limites », j’aimerais vous interroger sur votre parcours de psychanalyste. C’est un parcours intellectuel dont vos lecteurs connaissent la rigueur et la générosité, mais c’est aussi un parcours de clinicien. Pouvez-vous nous dire quelques mots à propos de votre pratique qui a été un temps hospitalière et qui est aujourd’hui essentiellement une pratique en cabinet ?

Pierre-Henri Castel : Ce parcours, qui a une bonne trentaine d’années, présente en fait une particularité : je n’ai jamais été un pur psychanalyste, un « professionnel » de la cure, au sens où je suis toujours resté un philosophe, un historien des idées et des sciences. J’ai donc traité ma pratique à la fois comme tout analyste (j’étais d’abord « lacanien », comme on dit) – qui se forme, suit des supervisions puis supervise et reprend plusieurs fois son analyse personnelle –, mais également en envisageant la psychanalyse comme un objet d’étude. Aussi, quand je m’intéresse à la théorie psychanalytique, aux controverses sur la clinique et la technique, ma question reste-t-elle de comprendre ce qu’est au juste la psychanalyse, comment sont nés ses concepts, ce qui les justifie, pourquoi elle est ce fruit si spécial du processus de la modernité individualiste¹, comment enfin ses notions et ses procédés évoluent en fonction de mutations précises de la vie sociale. Il y a donc toujours du « méta » dans mon travail – ce dont témoigne Le Cas Paramord (2016), par exemple. C’était la façon, également, dont j’ai procédé dans la présentation de malades que j’ai portée aux côtés de Jean-Jacques Tyszler, à l’hôpital de Ville-Evrard, pendant une quinzaine d’années (avant que le délabrement effarant de l’institution n’y mette fin). Nous étions…

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