Pratiques psychanalytiques : clinique et éthique du soin
Éditorial

Pratiques psychanalytiques : clinique et éthique du soin

Pratiques psychanalytiques : clinique et éthique du soin

Il y a cent ans, en 1910, au congrès de Nuremberg, Freud crée l’Association Psychanalytique Interna­tionale de Psychanalyse (API). Il y présente sa conférence intitulée Perspectives d’avenir de la thérapeutique analytique. Pour la première fois, il y parle du contre-transfert et il évoque, pour le futur psychanalyste la nécessité de se former et de « subir une analyse ». La même année, il écrit un essai sur la  « psychanalyse sauvage » où il dit son inquiétude devant l’exercice de la psychanalyse par des praticiens sans formation psychanalytique. En créant l’API qui énonce « des règles et des normes qui valident la qualification professionnelle dans l’exercice de la pratique psychanalytique », il désire tenir à l’écart les charlatans. Ceci a permis de lester les analystes de l’API d’une identité singulière, différente de celle des autres thérapeutes par rapport à laquelle ceux-ci se déterminent et se positionnent d’autant plus que le champ clinique de la psychopathologie et des « pratiques psychanalytiques » a largement dépassé celui de la cure-type. La théorie analytique reste une théorie qui approche au mieux la compréhension de la globalité du fonctionnement psychique, normal et pathologique, mais la manière de l’appliquer doit se réfléchir en fonction des patients et des cadres institutionnels. Les pratiques analytiques s’adressent aussi bien à l’individu tant adulte qu’enfant, au couple, à la famille, au groupe, aux institutions… c’est-à-dire partout où « surgit l’inconscient » et où il y a rencontre entre un soignant et une personne en souffrance, que cette dernière reconnaisse ou non cette souffrance. Dans une société qui a tendance à niveler la pensée et où l’action prime sur la réflexion, l’approche psychanalytique a un rôle fondamental. Mais au contact des changements socio-culturels et de l’évolution de la psychopathologie (états-limites, psychosomatique, pathologie de l’exclusion, pathologie des actes, addictions,…) ainsi qu’au regard de la psychothérapie et d’autres techniques thérapeutiques, elle se confronte, aujourd’hui, à de nouveaux enjeux passionnants.