Centre Pompidou jusqu’au 26 mai 2025.
Cette exposition nous invite à monter sur la butte Montmartre, haut lieu de la vie artistique effervescente au tournant du siècle. Suzanne Valadon en est une figure légendaire. Personnalité originale, moderne, anticonformiste, féministe. Elle était modèle pour les peintres de la Butte avant de s’imposer comme peintre elle-même, non sans mal car elle était autodidacte, les Beaux-Arts n’admettant pas les élèves femme, mais néanmoins vite reconnue par ses pairs – Degas, Toulouse Lautrec, Renoir. Anticonformiste, elle l’était, épousant comme second mari un ami de son fils Maurice Utrillo, de vingt ans plus jeune qu’elle. Innovante à coup sûr, elle qui est réputée pour être la première artiste femme à faire le portrait d’un homme nu de face. Elle a donc renversé la position habituelle de l’homme peintre habillé qui fait le portrait du modèle féminin nu. Le regard d’une femme sur le corps masculin est-il différent de celui d’un homme ?
Mais les œuvres, me direz-vous ? Car après tout, on vient voir une exposition pour voir des tableaux. Et là, on peut avoir un avis mitigé. Les œuvres sont inégales. Le sujet privilégié de Suzanne Valadon, c’est le portrait et en particulier l’autoportrait. Il y en a de magnifiques. On est frappé par le regard, la profondeur du regard, d’un être plongé dans ses pensées, ouvrant sur l’intériorité dont se dégage une forte spiritualité. Les yeux, il faut bien regarder les yeux. Mais d’autres portraits sont beaucoup plus académiques, voire répétitifs, faisant défiler sous nos yeux une série de personnages qui sont les notables de l’époque dans des décors conventionnels, dont il faut souligner les talents de coloriste de Suzanne Valadon. Elle était une grande coloriste. On peut se…
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