Depuis plusieurs années, le corps médical s’interroge sur le trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité et ses traitements. La prescription croissante de psychotropes, trop souvent considérée comme unique solution, interpelle sur le soin des enfants.
Le TDA-H n’est pas une maladie, mais une dénomination qui regroupe : distraction, hyperactivité, impulsivité. Et ces difficultés ne sont pas le fruit d’une cause clairement identifiée, mais allient des facteurs développementaux et environnementaux.
Réfuter la thèse de la maladie ne signifie nullement minimiser l’ampleur des symptômes ou leurs répercussions sur l’enfant et son entourage. Il s’agit, pour chaque enfant rencontré, de chercher à comprendre ses difficultés, en l’incitant à devenir acteur de son développement. D’où l’importance de personnaliser le diagnostic et l’aide apportée, sans tomber dans le travers d’une prescription médicamenteuse pour tous.
Si un traitement à base de méthylphénidate peut être envisagé dans les rares cas où l’enfant peut en bénéficier, la médication doit toujours s’accompagner d’une prise en charge globale et être régulièrement réévaluée afin de juger de son utilité au cours du temps.
Or, la situation est inquiétante car ces substances sont de plus en plus fréquemment prescrites, sous la pression d’un psychomarketing préoccupant.
Le développement des enfants nécessite temps, espace et mouvements, ce qui est difficilement compatible avec les exigences actuelles de performances. Les médicaments peuvent donner l’illusion de résoudre cette délicate équation.
J’estime indispensable d’attirer l’attention de tous avant d’en arriver à une situation telle qu’au Brésil ou aux États-Unis, où le pourcentage d’enfants soumis à de telles médications atteint, pour certaines tranches d’âge, le chiffre hallucinant de 20%. Là est la folie !
C’est la raison pour laquelle des collègues et moi, lançons un appel auquel chacun est invité à se joindre via le site stopmedikids.org
Pr Pierre Delion