Vous avez dit pervers !
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Vous avez dit pervers !

Avant d’aborder la perversion sexuelle et narcissique, il faut envisager la difficulté majeure à laquelle nous sommes confrontés et qui est surtout une question de vocabulaire. Le mot pervers fait peur, il est chargé d’un ensemble de projections et de fantasmes qui déclenchent aussitôt le malaise, surtout dans le contexte actuel. Quand on dit hystéro, parano, phobique, etc., on pointe certes un comportement particulier, mais ce peut être avec une certaine dose d’humour en y voyant un trait de personnalité qui ne dit pas tout du sujet concerné. Alors que le terme pervers est beaucoup plus problématique, car il désigne dans le langage courant une personne mal intentionnée, cherchant à nuire. Le dictionnaire Le Robert ne fait pas dans la nuance, il écrit que c’est « une personne méchante », ce qui implique donc un jugement moral. Or ce n’était pas le cas quand Freud a introduit le terme aux débuts de la psychanalyse : en accord avec les travaux psychiatriques de l’époque, il désignait par là une pratique sexuelle hors norme, sadique, voyeuriste, fétichiste, etc., propre à certaines personnes. C’est ce que la psychanalyse a précisé par la suite en ajoutant que la perversion est une structure au même titre que la névrose ou la psychose, entraînant un mode d’accès au plaisir sexuel qui s’impose au sujet dans certaines circonstances bien précises.

Mais au fil du temps, en particulier suite à la dénonciation des attentats sexuels en tous genres et plus récemment, avec la mise en évidence de la perversion narcissique, on se rallie souvent à la définition du dictionnaire. Par le terme pervers, c’est la personne tout entière que l’on désigne, comme maligne au sens péjoratif du terme. Le mot est de plus en plus utilisé pour désigner toutes les formes de violence…

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6 articles
Perversions sexuelles et narcissiques