Turbulences en oncologie
Dans l’accompagnement des patients atteints de cancer, la plupart du temps, les malades sont livrés à eux-mêmes, perdus et angoissés. Ils commencent un périple coûteux. Dès l’annonce de la maladie, du choc au déni ; les réactions sont multiples.
Perçu comme un tremblement de terre qui vient faire vaciller les certitudes et les croyances de chacun, le mot cancer résonne comme une condamnation à mort.
Ce mal est porteur de tous les préjugés associés, des images inconscientes produites, mais surtout arrimées à l’idée de la finitude, cet impensable de la nature humaine.
Bienvenue, donc, en service d’hospitalisation d’oncologie adulte, traitant tous types de cancers avec des durées d’hospitalisation assez longues pouvant aller jusqu’à plusieurs semaines. C’est dans ce théâtre médico-tragique que commence notre pratique.
Le patient souffrant de cancer monte à bord de l’avion AirOnco, où il rencontre son oncologue référent ; le commandant qui supervisera toute sa prise en charge et qui l’invite à prendre place. Une fois le patient installé, viennent les équipes soignantes, infirmiers, aides-soignants, kinésithérapeutes, psychologue et toutes les personnes qui font partie des « soins de supports ». C’est un terme traduit de l’anglais « supportive care », visant à proposer une prise en charge globale des malades, dont peut faire partie, par exemple, la socio-esthétique. À bord, notre patient-passager verra se relayer à ses côtés tous ces intervenants tantôt rassurants, tantôt encourageants. Cependant, ce professionnalisme certain laisse parfois transparaître une inquiétude latente dans les yeux des soignants, une appréhension qui ne dit pas son nom.
En tant que psychologue, je peux être prise dans ces interrogations émanant du…