Dans cet entretien, Isaac Salem revient sur son parcours, ses influences et insiste sur les vertus de l'humour pour approcher les rives de l'inconscient.
Carnet Psy : Isaac Salem, vous êtes psychiatre et psychanalyste. Qu’est-ce qui vous a amené, d’abord, à faire ce métier ?
Comme j’étais bon en sciences, je me suis inscrit en Math sup' avant de changer d’avis pour médecine. Je trouvais ça passionnant. J’ai fait un stage dans un petit service de psychiatrie à Beaujon où l’on recevait des jeunes, surtout des jeunes femmes, qui venaient parce qu’elles avaient fait des tentatives de suicide, ou parce qu’elles étaient anorexiques. Pourquoi ces jeunes cherchaient-elles à mettre fin à leurs jours ? Je me suis dit qu’il y avait quelque chose à creuser, une autre logique à découvrir. J’ai commencé une analyse à ce moment-là, et je me suis intéressé à la psychiatrie, et j’ai continué ma formation pour être psychiatre et psychanalyste. Pour gagner ma vie, je travaillais deux jours par semaine comme médecin généraliste avec des patients ayant des pathologies graves. Pour moi, c’est important qu’un analyste puisse être au contact du corps de ses patients, et puisse être aussi au contact de la mort.
J’ai toujours pensé que je serai un psychanalyste « généraliste », c’est-à-dire qui travaille avec des bébés, des enfants, des adolescents et des adultes. J’ai dirigé un CMP où j’ai fait aussi des thérapies et du psychodrame avec des enfants et des adolescents. J’ai ensuite travaillé dans un hôpital de jour d’adultes auprès de patients extrêmement lourds, et là aussi, je pense que c’est très important que les psychologues puissent être en contact avec des patients atteints de psychoses graves, pour qu’ils puissent comprendre un…