À propos de son article « La fonction contenante : métaphore ou processus ? » 1
Cher Didier,
Dans ton article, tu explores la fonction contenante à partir des théorisations de Bion et des tiennes qui nous ont, depuis longtemps déjà, inspirés de façon déterminante. Tu insistes sur les nécessités du cadre thérapeutique qui doit représenter « la partie stabilisée de l’institution. (Le cadre n’est pas inerte, figé, établi a priori, c’est une co-construction de toute l’équipe en relation dynamique avec le groupe des patients. Le cadre dès lors devient souple et protecteur, il dépasse les murs de pierre et les règlements institués pour devenir un véritable cadre psychique qui peut contenir et transformer même les parties psychotiques des patients qu’il contient » (p. 40). Plus loin, tu précises que « les aspects concrets et contractuels du cadre seraient dénués de sens s’ils ne servaient à abriter ce que j’appelle un cadre psychique qui rejoint ce que Bion a défini comme la fonction contenante dont le psychisme a besoin dès le début de l’existence extra-utérine pour se développer » (ibid.). Et tu enchaînes avec « Ce n’est pas le lieu de retracer l’histoire du mouvement de psychothérapie institutionnelle, d’en analyser les causes, ni d’en décrire le déclin au profit d’une psychiatrie médicalisée qui s’appuie plus sur les apports des neurosciences que sur ceux des sciences humaines et qui semble mettre ses espoirs dans les progrès de la psychopharmacologie plutôt que dans l’approfondissement d’une compréhension de l’âme humaine » (ibid.) Et plus loin, « Les références utilisées par les tenants de la psychothérapie institutionnelle étaient trop floues ou trop confuses pour lui assurer une existence durable. Selon Tosquelles (1965), elle devait s’appuyer sur deux jambes, l’une sociologique, l’autre psychanalytique. Jean Ayme (1994) y ajoute une troisième jambe, politique.…