« L’analyse est définie par le processus »
Entretien

« L’analyse est définie par le processus »

À l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage, Du Divan de Freud au processus de l’interprétation (Puf, 2024), Gilbert Diatkine développe dans cet entretien sa conception de la psychanalyse articulée autour du dispositif, du processus d’interprétation et du jeu qui se déploie entre l’analysant et l’analyste. Propos recueillis par Laurence Aubry.

Du Divan de Freud au processus de l’interprétation est écrit dans un style fluide, et d’une grande cohérence bien qu’il s’agisse d’une série d’articles remaniés. Vous y présentez la conception de la psychanalyse que vous avez développée depuis une vingtaine d’années. Cette conception articule le dispositif de la cure et le processus de l’interprétation en mettant l’accent sur la création d’un espace de jeu entre l’analysant et l’analyste, et sur le rôle des mots.

Les psychanalystes après Freud ont eu tendance à définir la psychanalyse par son dispositif. Vous pensez, vous, plutôt que la spécificité de la psychanalyse réside dans le processus de l’interprétation. D’où vous est venue cette idée ?

De mon père. Dans son livre La Psychanalyse précoce, qui raconte en détail une psychothérapie d’enfant à une séance par semaine, il montre que ce n’est pas le fait d’être allongé sur un divan cinq fois par semaine qui définit une psychanalyse, mais le processus, c’est-à-dire ce qui se produit dans chaque séance, et ceci du début à la fin du traitement (Diatkine R. et Simon J., 1972). J’ai développé cette idée en me demandant pourquoi tous les enfants, et beaucoup d’adultes, ne peuvent faire leur analyse que s’ils voient leur analyste, et ne peuvent donc pas utiliser le divan.

Qu’est-ce qui a amené Freud à imaginer ce dispositif particulier…

Déjà abonné ?

Mot de passe oublié

Les abonnements Carnet Psy

Accédez à tous les contenus Carnet Psy en illimité.
Découvrir nos formules