Plaidoyer pour une institution considérée comme un dispositif clinique
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Plaidoyer pour une institution considérée comme un dispositif clinique

Dans un temps où les institutions médico-sociales et de soin sont particulièrement mises à mal, il semble important de garder quelques points de repère pour notre pratique, et en particulier cette idée selon laquelle l’institution dans son ensemble peut être décrite comme un « dispositif clinique » selon la conception développée par Roussillon (2013). C’est-à-dire comme un cadre et un espace de sécurité où est favorisée l’associativité, à la fois attracteur, condensateur et révélateur du transfert. Ce terme de « dispositif clinique » sous-entend que les acteurs du soin admettent l’existence d’une réalité psychique inconsciente, dont les manifestations sont repérables et analysables au sein de ce dispositif. Il sous-entend également la distinction entre établissement d’une part et institution d’autre part, entre organisation matérielle et comptable de l’offre de soin dans sa mission sociale et espace-temps investi par le patient où il peut déployer sa pathologie dans le lien transférentiel. Cet équilibre est toujours à trouver entre institution et établissement, la balance semblant malheureusement, de plus en plus pencher du côté des établissements, de la rigidité des procédures et du poids économique de leurs missions, souvent mises à mal.

Est-il utile de rappeler que les institutions psychiatriques, lieux d’hospitalisation ou de « postcure », accueillent de façon prépondérante des patients en grave difficulté de subjectivation, de symbolisation, et dont les fonctionnements psychiques sont souvent marqués par des modes de défense tels que déni, clivage et identification projective ? Il est, de ce fait, essentiel que l’institution soignante se donne, à elle-même, des objectifs de contenance, d’accueil et de sollicitation des transferts en tant qu’objets à investir, fût-ce dans une certaine séduction, voire une « violence séductrice » assumée (Kapsambelis, 2020). Celle dont classiquement les psychanalystes accueillant des névrosés ont pu, à juste titre et depuis Freud, se méfier. Mais la psychose…

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