Alain Braconnier : Vous êtes l’auteur du Traité en quatre volumes de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, avec Serge Lebovici et René Diatkine. Ce traité donne un panorama de l’histoire, de l’esprit et des pratiques de la pédopsychiatrie en France depuis cinquante ans. Ce traité illustre aussi la french touch en psychiatrie. Pourriez-vous nous dire quelles sont les spécificités de la pédo-psychiatrie française comparée à la pédopsychiatrie internationale?
Michel Soulé : Je dirigeais une collection dans le cadre des éditions ESF et un des directeurs de cette maison d’édition avait émis l’idée de publier un traité. J’ai proposé à Lebovici d’en être le président fondateur, mais il a souhaité attendre quelques années. Un jour il m’a dit qu’il était prêt et que nous allions faire ce traité avec Diatkine. Nous avons constitué une table des matières, puis nous avons mis des noms d’auteurs en face de chaque thème, en cherchant celui qui était le plus compétent sur le sujet. En rassemblant tous les textes, nous avons cosntaté qu’il y avait une certaine cohérence. Cet ensemble constituait une sorte d’école se référant à la psychopathologie d’inspiration psychanalytique.
Néanmoins, il y avait des chapitres qui ne relevaient pas tellement de la psychopathologie, mais qui correspondaient davantage à ce qu’on peut appeler maintenant les secteurs étudiés par les neurosciences. Nous avons décidé d’être éclectiques et d’inclure aussi les chapitres nécessaires pour couvrir tout le champ de la psychiatrie de l’enfant. En définitive, il y a quelques chapitres qui sont en dehors de notre approche du champ de la psychopathologie. Je me souviens, par exemple, d’un chapitre sur la psychiatrie anténatale qui correspond à une vision adultomorphique de l’époque.
Alain Braconnier : Comment définiriez-vous la…