Crise environnementale et embarras psychiques
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Crise environnementale et embarras psychiques

La diversité des effets psychiques et politiques que provoquent les menaces et désastres environnementaux sur les États, les sociétés et les individus interroge à la fois la sociologie et la psychanalyse. La paralysie des États par rapport à la crise climatique est un phénomène étonnant sur le plan sociologique et ne peut que susciter des interrogations. En dépit des nombreuses alertes lancées par les scientifiques depuis les années 1970, et des multiples discours politiques¹ ou moraux sur les menaces qui pèsent sur notre environnement, sur la responsabilité des êtres humains dans les désastres annoncés et sur l’urgence de mesures à prendre, les États restent inefficients. 

Le cas des individus est plus complexe et met en jeu des processus à la fois sociaux et inconscients. Si un certain nombre d’entre eux pratiquent le déni par rapport à la crise climatique et à la destruction de la biodiversité, si de nombreuses personnes sont dans l’apathie, d’autres encore sont en proie à la peur et la colère, et, enfin, un nombre non négligeable d’entre eux se battent pour empêcher certaines opérations de destruction de l’environnement ou pour promouvoir des pratiques plus responsables. 

Il s’agira ici de faire une synthèse des hypothèses explicatives qui paraissent pertinentes par rapport à ces phénomènes étatiques et individuels, puis, comme la psychanalyse s’est pendant longtemps, sauf exception¹, située plutôt du côté de l’apathie et du manque d’intérêt pour la question, de proposer quelques pistes de transformation utiles de la théorie psychanalytique et plus largement de la conception philosophique du rapport homme/nature. 

La paralysie des États 

Malgré les alertes anciennes et les signes maintenant évidents de la crise climatique, presque rien n’est…

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La menace environnementale : entre perte et destructivité