V. Marinov (1992) considère que Freud (1913) fut inspiré dans la mise en scène du meurtre du père de la horde primitive par les fils réunis décrits par le meurtre du père satyre Karamazov, qui, voulant posséder toutes les femmes du village et entre en rivalité sexuelle avec l’un de ses fils. Voilà une entrée en matière pour suivre le fil des travaux de V. Marinov à partir de notre intérêt commun pour l’histoire de la psychanalyse et pour la question du meurtre, à partir d’un point de repère central de la théorie freudienne, le lien père-fils.
V. Marinov interprète le mythe de la horde primitive sans se soucier d’une quelconque véracité anthropologique, ce qui donne à cette fantaisie freudienne une valeur de mythe des origines source d’inépuisable d’interprétations. À ce titre, on peut se souvenir de la citation de Freud (1915, p. 30) : « Nous descendons d’une longue série de générations de meurtriers qui avaient dans le sang le désir de tuer comme peut-être nous-même encore », ce à quoi l’on peut ajouter que sans punition, chacun peut s’apercevoir qu’il veut « faire la même chose que le malfaiteur » (Freud, 1913, p. 45).
Dans cet article, nous discutons du meurtre du père et du frère à partir des récits freudiens de la horde primitive et de Dostoïevski, dans un dialogue à trois avec certains textes de V. Marinov.
Se familiariser avec la représentation du meurtre
L’occurrence concernant « les premiers désirs sexuels de l’homme adolescent » (Ibid, p. 143) rejoint l’accès à la maturité sexuelle ; ces désirs « sont toujours de nature incestueuse et ces désirs réprimés jouent un rôle très important en tant que causes déterminantes des névroses ultérieures » (idem). L’auto-érotisme masturbatoire de la prime…