Dépressions au féminin
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Dépressions au féminin

Il convient de différencier l’état dépressif, celui que l’on appelle « la déprime », de la forme pathologique qu’est la dépression. L’état dépressif semble de moins en moins toléré par la société actuelle, qui force vers un idéal de bonheur, d’accomplissement individuel, et accentue le narcissisme, le culte du corps, et l’idéal du moi au détriment du surmoi et de la relation objectale et œdipienne. Les sentiments de honte l’emportent sur ceux de culpabilité. L’intolérance aux états dépressifs peut conduire à une surconsommation d’antidépresseurs, qui ne font qu’amputer les sujets du recours à leurs propres ressources psychiques.

L’état dépressif nous amène à parler de la perte, et de la situation de dépendance. Nous le déclinerons au féminin.

La situation de dépendance

Celle-ci est inscrite constitutivement, peut-on dire, dans la « néoténie » du petit être humain, à savoir l’état de prématurité de sa naissance, là où s’enracinent les expériences primaires de détresse et de satisfaction. Une situation de dépendance ne peut véritablement être complètement inexistante, mais si elle se prolonge excessivement et se fixe, elle expose tout être humain au risque soit de la haine, soit de la dépression. Tout développement psychique, comme toute cure psychanalytique, tend à libérer un sujet, dans la mesure du possible, de liens de dépendance aliénants.

Quelles sont les ressources internes et les satisfactions substitutives qui le permettent ? Dans les premiers temps, elles sont assurées, lorsque le rythme de présence-absence de la mère est bien tempéré, par les premières activités psychiques du bébé que sont l’hallucination de la satisfaction et l’autoérotisme.

Freud (1905, p. 164-165) précise que l’objet sein, celui de la pulsion sexuelle, est perdu…

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Dépression et dépressivité