Introduction
Quand un ancien analysant rencontre un ancien analysant, ils se racontent… des histoires d’anciens analysants ! Des moments comiques peuvent être racontés, bien plus rarement des moments d’humour, humour et comique différant très profondément dans leurs processus, leurs intentions, leurs rapports à l’altérité comme au narcissisme. Pour comprendre ces différenciations, nous renvoyons le lecteur au livre de Jean-Pierre Kamieniak (2000), remarquable lecture de Freud qui transmet tous les enjeux métapsychologiques touchant au mot d’esprit, au comique et à l’humour et qui propose une origine maternelle au Surmoi, adjointe à la dimension paternelle mise en avant par Freud. Jean-Luc Donnet (2009), de façon très comparable, a montré la nécessité pour accéder à l’humour de l’existence d’un Surmoi post-œdipien, qui est la forme la plus évoluée du Surmoi puisqu’il est constitué des deux identifications paternelles et maternelles. C’est un Surmoi évolué et bisexué qui va pouvoir, à la faveur de sa position de surplomb sur le Moi, alléger ce dernier et lui permettre de se moquer de lui-même sans en souffrir. Pas de Surmoi cruel ici, mais un Surmoi consolateur, comme Freud (1927, p. 140) l’écrit : « Tout se passe comme si le Surmoi disait au Moi : regarde, voilà le monde qui paraît si dangereux : un jeu d’enfant, tout juste bon à faire une plaisanterie ».
Le comique et le transfert
Alors, nos anciens analysants ? Un premier hoquette de rire en évoquant ce souvenir comique : sur le divan, il entend derrière lui un bruit tonitruant sans lien avec le moindre changement perceptible dans le cabinet de l’analyste. Rien n’est tombé, rien n’a chuté et pourtant, quel bruit ! Il pense alors en avoir trouvé la raison : les pieds du fauteuil de son analyste…
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