Le concept de subjectivation s’est tout d’abord imposé en psychanalyse lorsqu’il a fallu rendre compte des multiples problématiques cliniques, affectant le sens de soi, tel qu’il se constitue en relation aux autres. Progressivement, s’est fait jour un nouveau point de vue en psychanalyse, s’efforçant de rendre compte des aspects inconscients d’un processus qui constitue un des ressorts essentiels de la vie psychique.
Vers un nouveau concept en psychanalyse
Si le terme de subjectivation est volontiers employé de nos jours en sciences humaines, c’est bien parce que l’ancienne conception d’un sujet comme substance ou comme donné laisse la place à l’idée d’un processus permanent de production de soi. Les deux usages possibles de ce terme vont nous permettre d’en expliciter le sens dans une perspective psychanalytique.
- Une première signification part de l’adjectif subjectif : la subjectivation consiste à rendre subjectif quelque chose, qui prendra sens en fonction de notre propre point de vue. Le fonctionnement psychique peut alors être considéré dans sa quête permanente d’un sens propre à donner pour tout ce qui nous affecte, que cela concerne notre environnement, notre corps propre et la relation entre les deux. La perspective psychanalytique nous invite ici à prendre en compte l’effet des processus inconscients, la subjectivation se nourrissant de la réalité psychique, au sens freudien.
- Le deuxième sens est issu du substantif : la subjectivation tient alors d’un devenir sujet. Ainsi, au lieu de localiser le sujet dans la conscience - comme le fait la phénoménologie - ou d’évoquer le seul sujet de l’inconscient (Lacan), nous prendrons en compte l’émergence du sujet, à partir de multiples processus, à la fois conflictuels et associés. Loin de…