L’alcoolisme au féminin ou la question de l’emprise
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L’alcoolisme au féminin ou la question de l’emprise

Si l’alcoolisme pour un homme est une chose grave, ce l’est bien davantage encore lorsque c’est une femme qui est sous l’emprise de la boisson. Je tenterai ici de décrire la gravité et la complexité du problème lorsqu’il se met au féminin.

D’entrée de jeu, on peut déjà dire que ce sont ces images de la « femme » ou encore de « la féminité », que chacun a au fond de soi, qui sont malmenées quand une femme se présente en état d’ébriété, ou laisse apparaître les ravages dus à l’alcool. C’est en cela que c’est insupportable. Ces images renvoient à un idéal de pureté, de douceur et du maternel.

Si donc, malgré cette attente sociale et cette pression à répondre à ces idéaux, la femme ose encore boire, c’est que c’est vraiment la seule issue qu’elle ait pu trouver à une souffrance indicible et parfois qu’elle ne repère pas elle-même.

Accent de gravité à souligner et dont paradoxalement il faut voir le bien fondé dans une tentative extrême de survie.

Nathalie Zaltzman (1984), à propos de la pulsion anarchiste, a développé la notion d’« expérience limite » en tant que situation mentale d’urgence pour la survie psychique, l’urgence étant de démontrer qu’on est en vie en s’exposant à la mort jusqu’à faire fi du respect des réalités biologiques. « Le recours aux limites du corps, dit N. Zaltzman, est le seul qui reste parfois à un sujet pour se soustraire précisément à un excès d’emprise mentale d’un autre, à une emprise mentale potentiellement mortifère parce qu’exclusive d’un choix ou d’un refus de la vie qu’un autre s’est approprié à la place du sujet ». C’est une façon, dirait-on, de…

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