L’un des problèmes majeurs rencontré par l’extension de la pratique psychanalytique au-delà de son dispositif-berceau premier, le dispositif divan-fauteuil, est celui de la rigueur psychanalytique des pratiques qui se développent dans les nouveaux dispositifs qui accompagnent cette extension. L’une des menaces qui plane sur les nouvelles formes de pratiques qui se développent sur les différents terrains actuels de la pratique clinique d’orientation psychanalytique est en effet celle de la relative disqualification et/ou de la dépréciation dont elles sont souvent l’objet, mais aussi celle des dérives dont elle sont parfois le champ. Ma position est que si des pratiques rigoureusement psychanalytiques peuvent se développer en dehors de la situation standard de la pratique psychanalytique, si elles sont même souvent les seules possibles et les seules efficaces, c’est à condition qu’elles respectent un certain nombre de principes fondamentaux de la pratique psychanalytique. Une telle position implique une réflexion sur les « fondamentaux » en question pour que l’on ne confonde pas une application « régionale » et liée à des conditions de pratiques singulières de la pratique psychanalytique avec l’essence de celle-ci.
Dans la perspective que je défends ici, la pratique psychanalytique « standard » n’est en effet qu’un cas particulier, et ceci même s’il est particulièrement heureux et heuristique, d’une pratique clinique psychanalytique générale dont il faut dégager, à partir de l’expérience clinique des psychanalystes qui se sont engagés à conduire et à penser ses extensions, les principes fondamentaux. Le projet implique donc une réflexion sur la méthode associative dégagée, comme c’était le cas dès l’origine de la pratique freudienne, de l’emprise de la seule forme d’écoute de l’associativité verbale, en direction d’une écoute polyphonique d’une associativité polymorphique qui intègre les formes non verbales d’associativité. Il implique aussi une réflexion sur le transfert dégagée du modèle de la…