Moi idéal / Idéal du Moi : enjeux cliniques
Question à ...

Moi idéal / Idéal du Moi : enjeux cliniques

Roxane Brajon, Psychologue clinicienne et psychothérapeute, CMPP SEAY (78), interroge Daniel Marcelli.

“Bonjour M. Marcelli, 

Dans la société actuelle – bousculée dans ses repères identificatoires traditionnels – la dualité freudienne « Idéal du Moi/Moi idéal » reste-t-elle toujours opérante selon vous dans le cours d’une adolescence sans psychopathologie ? Si oui, quelle pourrait être l’utilité de ces repères topiques dans le travail clinique avec nos jeunes patients ?  

Réponse de Daniel Marcelli :

"Chère Roxane Brajon,

Commençons par un bref point historique. Chez Freud (1914, 1923), les deux termes Idealich (Moi Idéal) et Ichideal (Idéal du Moi) ne sont pas réellement distingués. La distinction classique entre Moi Idéal, instance narcissique plus proche de la première topique et Idéal du Moi qui se différencie peu à peu du Surmoi dans la seconde topique, ne sera approfondie que par ses successeurs. Cette tension entre Moi idéal, avatar narcissique du Moi et Idéal du Moi, premier de cordée pour le Moi, est reconnue et acceptée par la majorité des analystes contemporains. Les travaux de Heinz Kohut (1974) avancent que le Soi grandiose correspond à la fusion du Moi présent, du Moi idéal et de l’objet idéal (Soi/objet grandiose) ce qui témoigne d’une absence assez complète d’altérité. Il y a de l’inflation narcissique dans le Moi idéal, là où l’Idéal du Moi s’inscrit dans un décalage porteur d’une part d’altérité et d’extériorité vers laquelle le Moi s’efforce de tendre. Pour une « adolescence sans psychopathologie » comme vous le dites, c’est-à-dire une adolescence fluide, sans point de fixation entravant sa dynamique, un Moi idéal tempéré soutient une estime de soi suffisamment bonne, associé à un…

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