Cet ouvrage, dont la rédaction s’est faite sous l’impulsion de deux psychiatres psychanalystes, est un collectif dans lequel les contributeurs cherchent à témoigner de ce que les psychanalystes, et plus largement la psychanalyse, apportent aux personnes autistes. Les différentes parties du livre proposent une argumentation accessible et pédagogique qui va des aspects théoriques aux témoignages de personnes autistes, tout en s’arrêtant sur les questions thérapeutiques.
L’introduction est très documentée sur les plans historiques, scientifiques et médicaux. Elle donne l’occasion au lecteur de comprendre comment les politiques publiques ont largement conditionné les différentes approches de l’autisme et comment elles ont conduit l’approche nord-américaine à se centrer sur la dimension éducative là où l’approche française s’est centrée sur la dimension sanitaire. Cette mise en perspective permet de mieux appréhender les tensions pouvant parfois opposer les tenants de l’une ou de l’autre approche.
La complémentarité des approches
La première partie de l’ouvrage est consacré à l’histoire et aux théorisations. Plusieurs auteurs, tous analystes d’horizons différents, apportent leur éclairage de la problématique autistique en s’appuyant sur leur expérience clinique ou encore sur des travaux faisant référence, comme ceux de Frances Tustin, Geneviève Haag ou Donald Meltzer. Cette partie de l’ouvrage, qui pourra pour certains sembler plus spécialisée, permet d’entrevoir la diversité des approches, les unes se centrant sur le langage et sa dimension symbolique, dans le sillage des travaux de Lacan, les autres s’appuyant davantage sur l’accès à la sensorialité et à la construction de l’identité narrative (Paul Ricœur). Aussi plurielles soient-elles, ces approches théoriques ont en commun l’intérêt porté à l’individu dans sa singularité et dans sa globalité.
À partir des récits des personnes autistes,…
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