Ce que les thérapeutes doivent à la diversité culturelle

Ce que les thérapeutes doivent à la diversité culturelle

Marie Rose Moro, Chryss Koumentaki & Rahmeth Radjack

Editions In Press, 2024, 17 €

Bloc-notes

Ce que les thérapeutes doivent à la diversité culturelle

Il faut d’abord souligner l’originalité de ce recueil de textes dont le principe est de demander des témoignages personnels, souvent intimes, à des thérapeutes. Marie Rose Moro écrit en introduction que c’est pour « rendre hommage, donner la parole aux thérapeutes de l’ombre ». Et aussi « pour comprendre comment on devient thérapeute en général et thérapeute transculturel en particulier ». L’une des visées est donc de corriger une forme d’injustice : certains thérapeutes ont plus la parole que d’autres, du fait de leurs positions institutionnelles, alors que tous sont indispensables dans les consultations transculturelles. Cette préoccupation rejoint un engagement qu’on retrouve chez beaucoup de thérapeutes qui participent à l’ouvrage, comme Amalini Simon qui souhaite « donner la parole aux sans-voix », ou Catherine Lewertowski qui trouve dans cette clinique une issue à un besoin fondamental, du fait de son histoire, d’« être le porte-voix des vaincus ». Comme pour tous les thérapeutes qui font l’effort d’un travail introspectif approfondi et d’une réflexion sur leur engagement clinique, il y a une continuité des expériences entre patients et thérapeutes, juste un jeu de place, avec des capacités d’identifications très grandes au patient qui pourrait être eux-mêmes. On peut aussi repérer des effets d’homologie entre ce qui se joue au sein de l’équipe de thérapeutes, et ce qui se joue pour les patients : des thérapeutes qui luttent contre les inégalités entre eux, alors qu’ils reçoivent des patients aux prises avec les inégalités sociales qu’on connaît. La question des injustices est au centre de cette clinique spécifique et de l’engagement de la plupart des thérapeutes.

Cet ouvrage cherche aussi à comprendre comment on devient thérapeute, et pourquoi. Certains répondent de manière très directe à cette question en explicitant ce qu’ils pensent en avoir compris. Mais la plupart restent évasifs, suggestifs, racontant quelques souvenirs,…

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