Il faut saluer l’ouvrage remarquable des deux auteurs sur un sujet si confus, qui tente à la fois de répondre à la question – changer de genre – point de vue restreint et de penser cette question dans un cadre social, voire anthropologique plus élargi. Jean-Pierre Lebrun est pédopsychiatre et psychanalyste, ancien Président de l’Association lacanienne internationale. Beryl Koener, pédopsychiatre et docteur en sciences neuropsychopharmacologiques.
Ce livre écrit dans un langage très accessible réussit à s’adresser de façon simple et limpide à un public non professionnel, susceptible d’être envahi par le discours confusionnant sur le sujet, et aussi de passionner le lecteur averti, et le clinicien confronté à ce que l’on appelle maintenant la dysphorie de genre, ou mieux l’angoisse de sexuation pubertaire.
Rappelons que pour dissocier sexe et genre le programme d’en changer s’appuiera sur la confusion des deux, qui est un authentique mensonge, car de sexe on ne peut changer. Changer l’état civil, oui, mais changer la biologie n’est pas possible. La construction du clivage entre mensonge et vérité, comme entre le bon et le mauvais, fait partie de la construction de la personnalité que les discours pervers vont tenter d’attaquer.
Toute la première partie du livre est clinique, et tente de différencier le courant contemporain de la problématique transsexuelle, qui a toujours existé, et qui est bien plus spécifique. Ce qui se résume par l’évolution du terme transsexuel vers celui de transgenre. Sont rappelés les travaux de Stoller, qui a été précurseur dans l’idée qu’il y aurait une problématique non conflictuelle d’identité de genre. Théorie que plus personne ne défend telle quelle, mais qui s’est intégrée à la contestation woke.
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