Ginette Michaud, psychiatre, psychanalyste formée par Lacan, Pankow, McDougall et Oury, nous livre un récit de cure qui met en évidence non seulement ses talents exceptionnels de psychothérapeute des psychoses, mais également les principaux concepts qui ont présidé à sa réussite humanisante. À une époque où le traitement des malades mentaux se réduit trop souvent à la prescription de neuroleptiques et à une vague réhabilitation protocolisée, il est précieux de découvrir la profondeur d’une transférentielle, puissamment éclairée par des réflexions psychopathologiques renouvelées à l’aune de chaque patient, ici, de Harriet.
Cet ouvrage, magnifiquement préfacé par Catherine Vanier, prendra place auprès des grands récits de psychanalyse des psychoses dont la valeur de témoignage et de transmission est pleinement justifiée.
La patiente, schizophrène, violente, délirante, hospitalisée à plusieurs reprises devant l’urgence de ses décompensations vient rencontrer Ginette Michaud sur les conseils de Roger Gentis. Malgré la peur qu’elle éprouve dès les premiers instants, malgré les risques encourus, malgré la gravité de sa psychopathologie, elle décide d’entreprendre sa « prise en charge » intensive et multiréférentielle en réseau. Une auxiliaire, Thérèse, un psychiatre, Oury, et de nombreuses personnes de son entourage proche ainsi que de la clinique de la Borde. Deux à trois séances par semaine, variant d’une à trois heures en fonction de son état clinique, toute l’année sans interruption pendant les vacances, des échanges téléphoniques quotidiens. Les séances se déroulent en face à face, sans table ni bureau intermédiaires, parfois au sol lors des crises délirantes, dans un corps à corps « à la Rosen » . Rapidement, Ginette Michaud demande à Harriet de revenir à la séance suivante avec des créations, selon la technique prônée par Pankow, tout en adaptant sa méthode à son cas particulier. Lors des moments…
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