La menace dont nous parlons ici porte sur le vivant et la terre-mère, Gaïa. À ce titre, elle porte en elle quelque chose d’irreprésentable, tant ce qui touche à un contenant est plus difficile à observer, commenter, modifier, que ce qui touche à un contenu. Surtout lorsque nous sommes au-dedans. Le terme de contenance au sens littéral est d’abord défini par la quantité, ou le volume qu’un récipient peut contenir. Si l’on est positionné dans ce volume, il est difficile d’en aborder précisément les contours, le volume, ses caractéristiques. Ainsi, les enjeux psychiques de la menace environnementale sont conditionnés par ce défi représentationnel.
Appréhender la lucidité et la culpabilité
Pour la plupart des humains, la prise de conscience des enjeux écocidaires s’est faite progressivement pendant la deuxième décennie du XXIème siècle, même si les signes d’alertes étaient présents depuis 50 ans. La perspective de l’épuisement des ressources planétaires, la réduction massive de la biodiversité, les changements climatiques, tous fruits de l’activité humaine, ont été décrits directement dans la massivité de leur ampleur et dans la rapidité de leur temporalité. Ainsi, le constat est à la fois simple et pour autant extrêmement difficile à réaliser. Les liens de causalité, bien que très complexes dans les détails de leurs mécanismes, restent très directs dans leur globalité.
Cette prise de conscience s’est ajoutée à d’autres, prémices de celle-ci : la prédominance au XXIème siècle des cancers, maladies cardio-vasculaires, infertilité et épidémies, qui renvoyaient déjà l’humain à la toxicité de ses modes de vie et de production (excès alimentaires et sédentaires, industrialisation chimique à outrance, modes de production…). Et la fin de la décennie a été marquée par la prise de conscience de l’ampleur des violences sexuelles sur…
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