Sur L’Adamant
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Sur L’Adamant

Nicolas Philibert nous avait déjà conquis avec ses films précédents. Que ce soit avec La moindre des choses (1997) retraçant la vie quotidienne de la célèbre clinique de la Borde fondée par Jean Oury, Être et avoir (2002) racontant une année scolaire dans une classe unique dans la campagne profonde de Clermont-Ferrand, ou encore La maison de la radio (2013) en mettant des images sur de nombreuses voix connues et reconnues, il a toujours su nous captiver par son style et sa présence auprès de ceux qu’il filme avec autant de tact que d’intelligence. 

Dans son dernier documentaire, couronné d’un Ours d’or à Berlin cette année, il nous fait découvrir un lieu magique de la psychiatrie parisienne, la péniche du pôle Paris centre-Charenton, qui porte ce nom énigmatique, l’Adamant, signifiant le cœur du diamant. 

C’est l’histoire de la rencontre entre un cinéaste, sa petite équipe et des patients malades mentaux qui viennent chaque jour ou presque sur ce bateau amarré à un quai de la Seine, animé par des soignants qui les accueillent de façon tout humaine, se démarquant ainsi du délabrement et de la déshumanisation de la psychiatrie contemporaine. Cette équipe y pratique une psychothérapie institutionnelle, déjà à l’œuvre dans La moindre des choses, en appui sur une vie quotidienne partagée autour de repas, de cafés, de cigarettes, d’activités culturelles diverses (cinéma, peinture, dessin, poésie, journal, ballades, gestion du bar…) et de nombreux espaces interstitiels imprévus facilitant les rencontres inopinées et fécondes. On croise dans ce film émouvant de nombreux visages, souvent ravagés par les angoisses archaïques, pas celles du névrosé occidental poids moyen, mais celles qui évoquent l’enfer du monde intérieur de personnes gravement troublées. Ces visages montrent que, contrairement à ce qui…

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